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Histoires désobligeantes

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Détails sur le produit

  • Rang parmi les ventes : #3465 dans eBooks
  • Publié le: 2017-04-21
  • Sorti le: 2017-04-21
  • Format: Ebook Kindle

Commentaires clients

Commentaires clients les plus utiles

7 internautes sur 7 ont trouvé ce commentaire utile.
4L'ennemi, c'est le bourgeois - et il est toujours en vie !
Par Un amateur éclectique
Pour Léon Bloy (1846-1917), l’Ennemi portait un nom : le Bourgeois, « un homme absolument quelconque, le premier venu d’entre les insignifiants ou les vacants, un des ces hommes qui ont l’air d’être au pluriel tant ils expriment l’ambiance, la collectivité, l’indivision » (Terrible Châtiment d’un Dentiste), et c’est lui la cible principale de ces Histoires Désobligeantes (1894), collection de contes cruels, pour reprendre le titre de Villiers de l’Isle-Adam, qui lui aussi haïssait les « tueurs de cygne ».Bloy, j’en avais déjà lu l’Exégèse des Lieux Communs, sur le conseil avisé de feu Daniel Higny, ce libraire de la rue Saint-Paul dont la librairie est aujourd’hui livrée à l’incurie de soldeurs détestant les livres. Que n’existe-t-il pas un Léon Bloy contemporain pour dire la bêtise et la méchanceté de cette solderie ! Passons. Peut-être le plus bel hommage que l’on puisse rendre à un libraire aussi amateur de littérature, est de continuer cette passion en toute modestie, de tenter de faire passer le flambeau.Et tant pis si le flambeau en question brûle ; car les écrits de Léon Bloy brûlent, tant il vitupère, tant il s’acharne sur la bêtise d’un dix-neuvième siècle finissant qui ressemble furieusement au début du vingt-et-unième siècle – ou alors, c’est que tous les prémices de la sottise ambiante étaient déjà présents. Ah ! ce Démon de la Sottise, tel que le nomme Bloy, qu’il compte à son service nombre d’âmes damnées, artistes au rabais, cultureux insatiables, amoureux du lieu commun, ou encore femmes stupides, telle cette Béatrice « si dinde qu’on se sentait pousser des caroncules au bout d’un quart d’heure de conversation ».Dans tous les cas, c’est l’argent qui l’emporte sur l’amour du beau, ce Beau que Bloy défend d’une langue riche et rageuse, aux formules lapidaires et parfois humoristiques même dans la description du pire (un horrible parricide, par exemple, dans La Dernière Cuite – rien que le titre, pour dire le mépris de la crémation…) ; dans les histoires de Bloy, on tue à petit feu par haine de l’amour, on tue par petitesse, on affame le poète ou l’enfant non désiré, on légitime l’infidélité parce que « le divorce élève les cœurs », bref, on se comporte en bon et haïssable Bourgeois se réfugiant derrière les Saints Sacrements tout en refusant d’entendre la parole du Christ et en s’abonnant au téléphone, « une mécanique infernale » puisqu’il « est immoral de se parler de si loin » (bon Dieu, que penserait Bloy d’Internet ?...).Concluons là-dessus : oui, le côté chrétien forcené de Bloy peut agacer ; mais c’est dans cet aspect de sa personnalité qu’il a puisé la force d’écrire et la rage d’en découdre avec le monde. En ce sens, ce christianisme a un panache formidable, et l’on peut regretter de ne plus le voir nulle part de nos jours : au moins, on rigolerait un peu d’autre chose que d’aimables et paresseuses parodies.

4 internautes sur 4 ont trouvé ce commentaire utile.
5De délicieux contes cruels
Par Latour07
Léon Bloy a écrit à nouveau un livre remarquable. Ces histoires désobligeantes s'adressent de façon assassine aux bourgeois contempteur de la Vie, prémices des idéologies du XX° siècle où la force de l'habitude prend le pas, avec violence, sur celle de la pensée.La violence est utilisée par le pauvre, le "désespéré", Léon Bloy avec la richesse sémantique, une profondeur de style exceptionnelles. L'hommage qu'il rend à Barbey d'Aurevilly dans le passage "Brelan d'excommuniés" est digne d'éloges.Jubilation, richesse, humanisme car enfin, défendre l'humain, par les armes de la pensée libre, en amoureux de Dieu, c'est bien s'affirmer humaniste et chrétien.

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